Ma méthode
“Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage”
Jean de La Fontaine
Mon parcours avec les animaux a commencé à l’âge de 5 ans avec ma pratique de l’équitation classique. A dos de poney puis à cheval, je m’entrainais chaque samedi à « dompter la bête », à m’imposer face à une force brute, à me faire respecter… mais aussi et surtout, à éteindre la petite voix au fond de moi qui me hurlait « ne fais pas ça ! ce n’est pas bien ! »
Jusqu’au jour où Farusse est entrée dans ma vie et a ébranlé mes certitudes. Fougueuse, généreuse, nerveuse… stressée, apeurée, pétrifiée… Chaque séance finissait de la même façon : une jument qui avait lutté désespérément pour répondre avec une précision d’orfèvre aux demandes chaotiques de ses cavaliers en formation. Une jument qui faisait face au stress et à la détresse en embarquant ses cavaliers dans des galops paniqués, se jetant au-dessus des obstacles qui entravaient sa route comme s’il s’agissait d’un gigantesque précipice.
Cette petite jument à bout de souffle qui me regardait avec ses yeux révulsés, les naseaux dilatés et l’encolure en sueur, cette belle Farusse avait planté sa graine et elle finirait par germer. Et en effet, cette graine a germé quelques années plus tard à l’occasion de ma rencontre avec June, libérant la petite voix d’antan qui me tordait de l’intérieur et me répétait que ce que je faisais n’était pas « bien ».
Cette torsion intérieure, je la ressentais à nouveau en appliquant avec mon chien les conseils hérités de la théorie de la dominance et à chaque fois que je tentais de m’imposer ou de dominer. Je m’appliquais à « faire bien » et pourtant, je me sentais mal. Il fallait que je comprenne pourquoi ! J’ai alors remis en question ma pratique, mes connaissances, les ouvrages que j’avais lus, ce que je croyais savoir des animaux et j’ai actualisé mes connaissances, je me suis formée et informée et j’ai travaillé, beaucoup !
Durant cette difficile remise en question, j’ai appris les lois de l’apprentissage, les sciences du comportement, la psychologie canine, les codes de communication et la gestion des émotions. L’éthologie, la psychologie, les neurosciences, tant de disciplines qui nous permettent de mieux comprendre nos compagnons, de mettre fin aux idées reçues sur la dominance, de mieux appréhender les apprentissages et d’être plus justes dans notre travail avec nos animaux !
C’est pourquoi je m’efforce d’utiliser des méthodes positives et bienveillantes qui n’occasionnent ni douleur ni stress au chien où à l’humain. Je garde en tête que mon élève doit être en succès, avoir envie de travailler et être toujours récompensé pour ses efforts afin d’établir une coopération sereine et équitable. Il n’y a alors plus de maître et d’obligé, de dominant et de dominé ni d’expert et de novice. Il n’y a que des êtres vivants qui communiquent, coopèrent et tissent des liens vers la réussite, comme des alter ego !